Quelle fin de semaine

Pas facile en fin de semaine, ma femme était malade, ma petite coulait du nez et les deux autres enfants étaient relativement absents.  Jérémie toujours sorti, au gym ou autre, et Émilie elle, sur le iPad et dimanche au Volleyball.  Je me suis ramassé à gérer tout ça pas mal tout seul, malgré tout, je ne suis pas si fatigué que ça.  En plus, j’avais un concert le samedi et une prise de son, qui arrivait pile à l’heure du souper.  J’ai dû retourner à la maison et coucher Océanne en moins d’une heure.  Quelqu’un devait m’aimer ben gros, car elle s’est couchée sans pleurer et s’est endormi immédiatement. Un record ou miracle, je ne sais pas trop.

Je vais vous le décrire d’ailleurs mon expérience de concert, car je n’ai pas mal rien d’autre à écrire.  À 16h30, j’essaie de trouver l’endroit, une église sur Wellington.  Je me trompe, je vais à la grosse église au coin de Galt/Wellington.  Or je sais que l’adresse est Gordon/Wellington, mais je ne vois que cette église.  Suite à la visite de son entrée principale, je suis maintenant convaincue que je ne suis pas à la bonne place, le nom, l’adresse et le fait que c’est trop gros réussissent à faire changer d’avis ma tête de cochon et je retourne en direction de la rue Gordon.  Je vois apparaître (car elle n’était pas là avant je vous le jure) une petite église coin Gordon/Wellington.

J’arrive en même temps que les camions des gens qui se sont offerts pour charrier le stock, quelle chance, je me dois alors d’offrir mon aide.  J’use de mes quelques muscles pour monter les timbales, batterie, et autre équipement de musique nécessaire à un tel concert.  Suite à ça, on prend place et on se lance dans une première pièce.  Les basses sortent bien, mais on entend peu les trompettes.  Moi, je suis dans les trompettes, lol, c’est une bonne et une mauvaise chose.  Si on ne m’entend pas, je vais être moins stressé en cas d’erreurs commises.  Par contre, techniquement une trompette, ça sonne plus fort que les autres, donc pas bon du tout pour notre réputation.  On gonfle les poumons un peu plus pour la prochaine pièce.

Ça sort mieux, ça sonne bien, le monde est bien content, on fait quelque bout que la chef ait identifié comme douloureux et veuille s’assurer qu’on sait qu’elle sait qu’on ne sait pas à 100% ce qu’il y a à savoir.  Un jeu psychologique, que l’on remporte, car on n’a pas fait nos erreurs habituelles à la prise de son (je parle pour les trompettes).  Passé 17h30, une autre histoire, de mon côté.  La prise de son devait être de 16h30 à 17h30, hors, et mon plan était d’y aller, de revenir à la maison (10 min de trajet), manger, faire prendre le bain à Océanne et la coucher.  Ma femme est sur place et malgré son virus et sa fièvre s’occupe de faire manger la petite pendant ce temps.  17h30 arrive, je n’ai pas mon cell, je ne le sais pas, mais je le sens, j’ai l’impression que ça traîne, je stress, les notes sortent tout croche, pas à la bonne hauteur, mauvaise force, ça craque, ouch!

Je regarde le laptop de mon voisin qui enregistre le tout et je vois 17h45!  Non, mon plan est en train de fouerrer, je ne sais pas comment ça va aller à la maison, ma femme est sûrement à boute avec la fièvre et la petite qui souvent ne coopère pas du tout.  Je réussis à m’éclipser en me faisant voir par tous, prendre mes trucs et partir, belle réputation pour le nouveau de l’harmonie qui n’écoute pas les consignes et qui tente de se pousser alors que les autres sont tous là à écouter.  De toute façon, je sors, je roule, il est 17h51, j’arrive chez moi, 18h01.  Yeah, la petite est dans le bain, je laisse ma femme retourner se reposer avant l’allaitement.

Le bain se déroule bien, on lit un livre sur mon ami caillou, on va voir la laitière et je l’endors, ça fonctionne, magie, elle dort.  Je suis mystifié, figé pendant 2 min devant son lit.  Je sors, je descends je me demande si je dois manger, je parle à Émilie, je regarde l’heure, 18h50!  Vite, dehors, camion, route, j’ai faim.  J’arrête au McDo au bout de Gordon, 18h58, il fallait que ça arrive, personne à la prise de commande donc j’y vais, après avoir passé ma commande, je vois 5 voitures qui attendent leurs commandes.  Pogner à l’arrière je ronge mon volant, je me dois d’être à l’église à 19h pour le concert.  19h07, je suis à l’église avec mes deux mini-hamburgers, je les absorbe rapidement c’est maintenant le temps de préparer ma trompette au plus vite, car il faudra s’ajuster et une trompette c’est en cuivre, un métal, ben oui, et ça s’adapte très vite à la température froide.

Il me faut la réchauffer au plus vite, car sinon il me sera inutile de m’accorder avec les autres.  Je crois que j’ai réussi, c’est tiède, voir température pièce, on s’accorde.  Il y a une trompette qui jure, que la chef indique, je croise les doigts que ce n’est pas moi, le petit nouveau.  Ça s’arrange on est prêt, je monte en haut et je vois Émilie qui est accompagnée de ma soeur Chantal, mon beau-frère Éric et mon Père.  Mon père d’ailleurs doit être content/fier, il n’arrête pas de me demander quand je vais jouer de nouveau de la trompette dans un groupe (oui parce que tout seul je suis pas terrible, dans un groupe j’arrive à me cacher et mon père pense que ça sonne bien).

Je suis assis à l’arrière à la droite de la scène vue du devant, je suis en fait le dernier de ma ligne et donc les gens assis à la droite me voient très bien, pas super le fun ça, un stress de plus.  Quand on se trompe, souvent on réagit, on fronce les sourcils, on sacre en silence, on cesse de jouer, etc., tous des gestes qui peuvent être perçus quand on est assis comme ça.  Avoir du plaisir, ha oui, c’est pour ça que je suis là, ma journée dans le corps, je suis là pour m’amuser.  Il faut juste que j’arrive à m’y convaincre bien comme il faut, car quand je vais sortir des notes tout croches ou au mauvais moment sous le prétexte qu’on est là que pour s’amuser, il y en a qui vont moins la trouver drôle, lol.

Le concert débute, un mixe de chanson de Bon Jovi, très bien, ça sort bien, la seule chanson que j’ai des notes aiguës, maximum un la au-dessus de la portée, pas si pire il n’a pas craqué et ça a passé.  J’ai hérité des partitions de trompette #3, ce qui fait que je joue surtout des notes basses ou dans l’octave facile pour une trompette.  Il faut que j’écoute et que j’appuie la trompette #2 & #1 qui eux doivent s’y donner corps et âme.  Par contre à la toute fin de cette pièce, une note, un Ré #, facile! eh bien, il fallait que je me trompe, je fais un Do #, convaincu en plus.  Ouch, ça doit être l’éclairage.  L’autre pièce ça va bien aussi, il y en a une par contre, je ne me souviens plus de laquelle exactement.  La finale a fouerré, tsé une finale, ça s’entend, c’est comme les feux d’artifice, tu le sens que c’est la fin et ça fini fort.  Ben là, rien, j’étais perdu, j’ai cessé de jouer, j’ai tenté de rembarquer, mais sans succès.

Les autres pièces sont généralement bien sorties, je me suis un peu surpris d’avoir encore des lèvres rendues à la fin, ça doit être le fait que je joue pour la première fois trompette #3.  Tellement moins stressant que le lead, d’ailleurs la trompette #1 de cet orchestre est un spectacle à elle seule, super son, on sent de l’émotion dans ces notes, c’est vraiment beau à entendre, en solo surtout ! (puisque je ne suis pas là pour gâcher le tout).  Moi je suis plus un joueur technique, tu veux un sol, parfait, pas de piston enfoncé, mes lèvres sont bien placées, je te le sors ton sol, il va sonner comme un 2 x 4 de 12 pieds.  Tu veux un sol en haut de la portée ? Ça va coûter plus cher, je gonfle mes poumons, je pris pour que mes lèvres tiennent et je te sors de l’air pour un sol aigu, et je pris pour que ce soit effectivement un sol qui sort et non pas un mi ou un do…  Moi j’suis rendu là comme trompettiste, lol, ma profession c’est l’informatique.

J’ai eu du plaisir, mais pas un plaisir le fun, mais un plaisir de réussite pas si pire que ça pour ce que je suis.  Difficile à expliquer, je me suis prouvé que je pouvais avoir ma place dans cet orchestre.  C’est assez pour moi, je peux me considérer comme capable de faire autre chose que de la programmation et c’est valorisant.  Le concert se termine, on sort le stock, je vais dire bonsoir à mes invités et leur demander leur opinion.  Tout le monde est très content et me dise que ça a bien sonné et tout, super, vive la famille.

De retour chez moi c’est le silence, tout le monde dort, Émilie est déjà rentré et au dodo, 21h50.  Je vais prendre une bière dans « mon » sous-sol, car oui, Marjolaine étant malade et moi je ne veux pas risquer de le devenir aussi, j’ai pris la décision de dormir ici pour éviter la contamination.  Dodo à 22h30, journée terminée et je dois me préparer pour le lendemain, avec Océanne qui commencera à 6h sa journée et qui ne lâche pas.

Ha, se lever à 6h un dimanche, super, Océanne est toute cute par contre, « Maman », heu, non, moi c’est papa, comme pas mal toutes les autres jours de ta vie que tu te lèves lol.  On regarde les cartoons ensemble, elle est assise sur mes jambes sous la couverte dans ce sous-sol mal isolé où il fait 19 mais le thermostat indique 24.  On se blottit ensemble et je bénéficie d’un rare moment où elle reste plus de 2 min sans bouger coller contre moi.  Le déjeuner, Émilie aujourd’hui doit aller à un festival de Volleybal à Dorval.  Elle me dit que c’est de 9h à 17h, donc on part à 8h30.  J’amène Océanne avec moi, et on part.  Arrivé là-bas je reconnais l’école, j’y suis allé à deux-trois reprise pour voir un concert de l’harmonie locale, car des cousines de mon ex y jouaient.

On trouve le gymnase, Émilie se déshabille, je la regarde, je la regarde, je la regarde, je capote, je panique, je lui demande, tu comptes jouer au Volleyball avec tes bottes dans les pieds?  J’ai clairement vu qu’elle n’avait que sa boite à lunch dans les mains et aucun running shoe dans les horizon ou sac mystérieux qui auraient pu me faire croire qu’il contenait des souliers.  Ben non, elle ne les a pas, ma journée vient de se détruire.  Je dois maintenant figurer quoi faire, elle reste et je retourner chercher les souliers?  Elle revient avec moi à la maison?  Je lui demande d’aller voir sa prof et demande à quelle heure qu’elle joue, 9h30, 10h30, il est 9h20 et ça va me prendre 1h aller-retour.  Mais Émilie me dit qu’elle lui a dit que ça valait la peine qu’elle reste.  Je lui dis donc de rester et que je vais me taper 1h de camion de nouveau pour deux souliers.  Elle ne veut pas, ça va être plate, mais tu vas jouer une fois que les souliers seront dans tes pieds, non, je ne peux pas embarquer dans le milieu (vous ne comprenez pas ?  moi non plus), on est reparti.

Arrivé à la maison, je regarde la feuille transmise par l’école, il fallait y être pour 8h30, pas 9h.  Émilie jouait quasiment chaque heure, 9h30, 10h30, 11h30, 12h30, 13h30, etc.  C’est pour ça que sa prof avait dit que ça valait la peine, mais Émilie ne m’a pas retransmis les informations correctement.  Je suis en tab. Émilie qui ne fait déjà pas beaucoup d’activité physique lorsqu’elle est à la maison, on comptait là-dessus pour la faire bouger.  Vous pouvez être sûr qu’elle n’a pas touché à l’iPad après ça.  Océanne elle, était mignonne et tranquille dans l’auto tout le long, une chance.  Un beau dimanche de marde qui s’annonçait.

Finalement, la marde s’est limitée à ça, le reste de la journée s’est déroulé normalement sauf qu’Océanne n’a dormi qu’une heure, donc elle avait en après-midi une humeur de marde.  J’ai quand même réussi à survivre jusqu’à son heure de dodo.  J’crois que je vais donner toute ma fortune (150$) dans la recherche d’un remède contre les virus quelconques qui causent de la fièvre et autres.